Voilà le plan pour sauver l’humanité des astéroïdes qui tuent

Cette illustration de la NASA montre le seul astéroïde connu qui suive la même orbite que la Terre. (AP Images)

Des astéroïdes percutent la Terre tous les jours. La plupart du temps, il s’agit de cailloux et de morceaux de glace pas plus gros qu’une poussière, et il n’y a pas de souci à se faire pour la planète. Mais ce n’est pas toujours le cas. On sait que la chute d’une météorite a été fatale aux dinosaures.

La NASA dénombrait en juin au moins 10 000 objets qui se rapprochent de notre planète. Il y a un an seulement, un astéroïde de vingt mètres de diamètre et d’une luminosité égale à 30 fois celle du Soleil a explosé au-dessus de la Russie. Il a produit une force équivalente à celle d’une bombe atomique de taille moyenne. Des témoins au sol ont été victimes de brûlures, et au moins 1 210 personnes ont été blessées par l’effondrement de pans d’immeubles et la destruction de vitres, soufflées par l’onde de choc.

Mais pas d’affolement : on peut souvent prévoir les collisions avec des astéroïdes et, contrairement aux éruptions volcaniques et à d’autres phénomènes naturels, on pourrait même peut-être les prévenir. Le projet ATLAS (Asteroid Terrestrial-impact Last Alert System), qui devrait être pleinement opérationnel en 2014, tâchera d’y veiller.

Développé par l’université d’Hawaï et financé par l’agence spatiale américaine, ATLAS se compose de deux télescopes situés à 160 km de distance l’un de l’autre. Capables de détecter des objets 100 millions de fois moins visibles qu’une étoile brillante, ils ne tiennent pas compte de celles qui criblent le ciel la nuit. Ce sont les astéroïdes qu’ils prennent en photo. Les astronomes du monde entier peuvent alors déterminer leur trajectoire en l’espace de quelques heures.

« L’astéroïde qui nous intéresse, c’est celui dont la trajectoire est comme “un plongeon de la mort” », explique Larry Denneau, l’un des ingénieurs spécialisés dans le logiciel des télescopes. Il pourrait s’agir d’un superbolide de 100 mégatonnes capable d’exterminer un pays tout entier. Les populations menacées auraient jusqu’à trois semaines de préavis, ce qui leur laisserait leur temps d’évacuer les lieux.

Observatoire de Mauna Kea (Thinkstock)
L’observatoire de Mauna Kea, à Hawaï, abrite l’un des télescopes du projet ATLAS. (Thinkstock)

Un jour, les scientifiques pourraient même être alertés suffisamment à l’avance pour trouver le moyen de détourner les astéroïdes avant qu’ils ne percutent la Terre. L’une des techniques envisagées consisterait à les faire ricocher pour les envoyer dans toutes les directions, un peu comme un jeu de flipper dans le ciel, ou encore à utiliser la force gravitationnelle d’engins spatiaux pour les mettre sur d’autres orbites.

« À quel moment passe-t-on du stade d’un problème scientifique à celui d’un problème de sécurité nationale ? » s’interroge Larry Denneau. On a l’impression de sombrer dans la science-fiction, mais le fait est que les deux aspects de la question n’ont jamais été si proches.

Les astéroïdes et l’espace en général vous intriguent ? Renseignez-vous sur le bouclier NEOShield, une collaboration entre les États-Unis, la Russie et plusieurs pays de l’Union européenne pour dévier le cours de ces objets interstellaires qui nous menacent. Avec une appli gratuite de la NASA, l’Asteroid Watch Widget, vous pourrez surveiller les mouvements de ceux qui frôlent la Terre. Et pour suivre l’actu en photos sur l’activité des astéroïdes, connectez-vous à l’ Asteroid Watch de la NASA.